Le marché de la cobotique est relativement récent, trouvant sa naissance dans les années 2010.
Pourtant, de nombreuses entreprises et marques ont rapidement voulu emporter une part d’un marché très juteux (grandissant de 1 milliard en 2021 à 10 milliards d’euros en 2026).
Certaines sont des starts-up qui ont apporté leur propre vision du marché. D’autres sont des grands groupes qui ont créé une filiale de cobotique en exploitant leur propre expertise et technologie. D’autres encore sont des marques industrielles déjà connues qui ont rebrandé les produits d’un fabricant déjà installé pour en élargir sa distribution.
Voici les acteurs les plus emblématiques de cette quête à la transformation digitale des industries.
Les entreprises pionnières en cobotique
Universal Robots
Il n’y a pas d’entreprise plus emblématique du marché de la cobotique qu’Universal Robot. Voyant le potentiel de robots plus légers, flexibles et sûrs dans l’industrie, trois étudiants danois ont travaillé sur les premiers prototypes de robots compacts et ont fondé l’entreprise en 2005.
Avec leur premier modèle commercial UR5 en 2008, ils ont su s’adresser aux problématiques des PME concernant l’automatisation de tâches redondantes et pénibles. Adaptés à de nombreuses tâches et facilement programmable, les différents modèles UR se sont exportés ensuite dans de nombreux pays et secteurs. Avec autant de succès, ils sont devenus le leader du marché et ont défini ses évolutions futures (des cobots plus sûrs, plus polyvalents et ergonomiques).
Depuis, Universal Robot a élargi ses gammes vers des cobots plus forts et performants, à améliorer leur interface utilisateur et promu leurs bénéfices auprès du grand public.
Kuka
En tant qu’entreprise pionnière dans la robotique industrielle, Kuka a aussi investi très tôt dans la conception de robots plus compacts et sûrs.
Déjà en 1996, les ingénieurs de Kuka ont conçu un robot contrôlable par ordinateur. En 2004, Kuka est allé encore plus loin en reprenant le travail de German Aerospace Centre Institute sur des robots légers et dotés de capteur de couple. Ils ont ainsi commercialisé leur premier modèle de cobot, le KUKA LBR 3, travaillant en interaction directe avec les travailleurs. Il a séduit les entreprises par sa grande agilité et usage dans des applications à petite charge libre.
Avec la série LBR iiwaa en 2013, Kuka a généralisé son modèle phare avec des capacités sensorielles augmentées et une interface programmable. Avec sa grande délicatesse et précision, LBR iiwaa a ainsi pu conquérir de nombreux secteurs.
Rethink Robotics
Pionnier de la robotique, Rodney Brook a toujours été sceptique des progrès du deep-learning, et a proposé une approche alternative basée sur le mouvement corporel. C’est par cette approche qu’il a fondé avec Ann Whitaker en 2008 Rethink Robotics dans le but de créer un robot qui augmente les capacités humaines.
Leur premier robot, Baxter, commercialisé en 2012, a fait forte impression par la sûreté de ces gestes et son interface interactive et humaine. Avec leur modèle plus compact et intelligent, Sawyer, en 2015, ils ont voulu élargir encore plus leur marché.
Malheureusement, Rethink Robotics n’a pas réussi à séduire les distributeurs industriels traditionnels et a dû être revendu au groupe allemand HAHN. Depuis l’entreprise propose une version améliorée de Sawyer qui peut peut-être faire décoller les ventes de ses cobots très prometteurs en termes d’expérience utilisateur !
TechMan Robot
Si TechMan est arrivé tard dans la course à la cobotique, ils ont réussi à se différencier par l’ampleur de leurs innovations. Fondé en 2016, le département de Quanta Computer Group a tiré parti de l’expertise optiques et électroniques du groupe coréen pour s’implanter dans le marché de la cobotique.
Ils ont ainsi introduit le premier cobot doté de vision intelligente fiable, TM5, capable de manipuler des objets avec grande flexibilité. La série TM5 dispose également des derniers capteurs de mouvement et de force pour protéger les travailleurs.
En 5 ans, la série de robots Techman a conquis de nombreuses industries et PME, devenant la deuxième marque de robots collaboratifs la plus populaire sur le marché. Techman collabore également avec le grand groupe fournisseur d’équipement d’automatisation Omron pour concevoir des modèles co-brandés. Ceux-ci cherchent à prolonger leur partenariat pour automatiser les usines des fabricants asiatiques après la pandémie de Covid-19.
ABB
Parmi les acteurs de la cobotique, ABB se classe parmi les plus ambitieux et innovants. Ce groupe international suédois et suisse spécialisé dans les technologies de l’énergie et de l’automatisation a été un pionnier sur le marché de l’automatisation, en fabriquant le premier robot industriel entièrement électrifié (ASEA IRB).
Voyant venir de loin la tendance cobotique, ils ont voulu conquérir ce nouveau marché en frappant un grand coup. Ainsi en 2015, ils ont lancé Yumi le premier robot collaboratif à 2 bras. Outre ses bras agiles et productifs, ABB a voulu montrer qu’un cobot pouvait travailler face à face avec un travailleur sans danger. Avec des fonctions sensorielles et une interface accessible, la série Yumi a séduit de nombreuses entreprises industrielles, mais aussi alimentaires et pharmaceutiques. Mais ABB a aussi joué beaucoup sur les leviers marketing en familiarisant l’esprit des clients et consommateurs aux cobots.
Avec ses derniers modèles SWIFTI et GoFA, le groupe a élargi significativement sa gamme de cobot, en misant beaucoup sur la vitesse et l’expérience utilisateur. Ses ambitions sont très fortes pour marquer le marché de son empreinte.
Les entreprises historiques qui se convertissent aux cobots
Fanuc
Fanuc est une des entreprises à l’initiative de la révolution informatique dans les industries. Pionnier des machines à commande numérique dans les années 50, ils ont fabriqué les premiers robots à contrôle numérique destinés au marché japonais dans les années 70. Dans les années 2000, en s’alliant avec General Motor, ils sont devenus les fabricants de robot industriels numéro un dans le monde. Voyant les opportunités émergentes dans la cobotique, ils ont lancé leur propre modèle de cobot en 2015, le CR-15iA. FANUC voulait proposer à ses clients un outil d’automatisation sûr et polyvalent à portée de leur travailleur.
En se basant sur leur longue expérience de la robotique, la série CR et CRX de cobot s’est progressivement élargi et différencié par leur grande fiabilité et ergonomie. Leur avantage repose notamment dans leur compatibilité avec de nombreux équipements Fanuc, pour gérer une grande diversité d’applications industriels. Mais FANUC a encore du chemin à faire pour conquérir le marché de la cobotique.
Doosan Robotic
Filliale du groupe historique coréen spécialisé dans la fabrication d’équipements industriels lourds et de construction, Doosan Robotic est un nouvel acteur qui a le moyen de ses ambitions. Fondé en 2016 pour accélérer la transformation digitale des industries, l’entreprise s’est doté d’une culture R&D solide pour proposer des cobots d’excellence.
Ses premiers modèles se sont démarqués par leur grande sécurité (avec des capteurs de couple sur leur 6 axe permettant une détection de collision avancée) et la dexterité de leur geste. Doosan a aussi développé une interface utilisateur reconnue par les professionnels pour sa grande ergonomie.
En 2019, ils ont lancé leur gamme M en outre de leur série A et H qui se distinguent par leur très grande efficacité et précision. Les différents produits montrent notamment une capacité à s’adapter à des besoins de production exigeants. Doosan Robotics a donc tous les éléments en ses mains pour séduire, et vise notamment le marché coréen et européen.
Kawasaki
Alors qu’aux Etats-unis l’ingénieur George Devol et l’entrepreneur Joseph Engelberger ont conçu le premier robot industriel Unimate dans les années 60, Kawasaki séduit par l’idée propose de commercialiser leur propre version au Japon. Le robot Kawasaki-Unimate a lancé alors l’aventure d’un groupe toujours à l’affût des dernières technologies d’automatisation.
Réalisant l’ampleur du déclin démographique du Japon, Kawasaki Robotics a travaillé sur de nombreux modèles de cobot dans les années 2010, que ce soit pour le traitement médical ou l’alimentaire. En 2015, avec duAro, l’entreprise rejoint la cobotique avec un modèle original à deux bras. Attaché à un support mobile, il peut travailler de manière productive avec des travailleurs de l’industrie. Facile à programmer, il est capable de s’occuper de tâches à l’horizontale avec grande efficacité.
En 2018, son successeur, le duAro 2, se dote d’une capacité à plier ses bras pour gagner en polyvalence dans des applications plus verticales. Avec cette gamme, Kawasaki tente de séduire les marchés asiatiques pour des secteurs assez larges, passant de l’alimentaire au pharmaceutique.
Aubo
Aubo est une des premières start-up chinoises à s’être lancé dans le marché de la cobotique dans les années 2010. Après de nombreuses années de développement et de recherche, ils ont produit leurs premiers modèles de cobot Aubo i5 en 2016.
Leur objectif a été de créer des robots polyvalents et modulables. Les composantes du cobot sont facilement démontables et remontables, et ils peuvent s’adapter à de nombreuses applications. Le système informatique est également ouvert à de nombreux languages et accessoires.
Depuis leur premier modèle, Aubo a largement étendu sa gamme de Aubot i-3 à Aubot i-16. Une telle série permet de répondre à des besoins et demandes des industriels variés. Et on peut dire que Aubo rencontre beaucoup de succès en Chine, mais aussi aux États-Unis.
Yaskawa-Motoman
Dans les années 70, le groupe japonais Yaskawa a voulu se baser sur son expertise dans la fabrication d’équipements électriques et moteurs, pour proposer le premier robot industriel électrique, le Motoman. Ils ont connu beaucoup de succès dans la création de robot de soudage à arc (qui se base sur l’électricité pour faire fondre le métal). Avec une sophistication technique constante, leurs robots industriels ont poussé les limites du possible en termes de performance, et Yaskawa est devenu le leader de son marché dans les années 90.
Avec sa série Motoman HC en 2015, Yaskawa a voulu entrer un peu plus tard que ses concurrents dans le marché de la cobotique. Misant sur la sécurité et le guidage par la main, les modèles HCXP et HCDT veulent se différencier par leur convivialité. Et ils ont encore tout à prouver dans un marché très dynamique !
Les entreprises moteurs de changement
Dobot
Fondé en 2015 par Jerry Liu et ses compagnons de classes en robotique, l’entreprise chinoise Dobot a voulu d’abord créer des robots industriels performants. Mais voyant la concurrence sur le marché, ils ont voulu adopter une approche plus innovante, en construisant des robots à très petite échelle.
Leur premier modèle petit et précis s’adressait aux consommateurs cherchant à automatiser certaines tâches de maison. Avec beaucoup de succès dans leur campagne Kickstarter, Dobot a ensuite lancé sa gamme Dobot Magician capable d’imprimer des objets en 3D, de graver des formes au laser, d’écrire et de dessiner.
Destiné originellement à l’éducation, les différentes séries de cobot de Dobot se sont finalement aussi adressés aux ateliers, studio d’art et petites industries. Par leur fonctionnalité sensorielle et ergonomique avancée, ils apportent un vent de fraicheur au marché de la cobotique. Et ce n’est que le début !
Franka Emika
Sami Haddadin, un spécialiste de robotique à l’université de Munich, a dédié ses recherches à la fabrication de robot en interaction sûr avec les humains. Il a notamment réalisé le potentiel des cobots accessibles à tous pour améliorer la vie des utilisateurs, de la même manière que la révolution apportée par l’ordinateur personnel. Il a donc fondé Franka Emika en 2016 dans cet objectif et a présenté avec son équipe en 2017 Franka Emika Panda, un cobot remarquable par sa précision et sûreté.
Par sa facilité d’utilisation, il a notamment séduit le monde de l’éducation et de la recherche, pour réaliser des expérimentations sur l’interaction humain-machine. À n’en pas douter, Franka Emika va apporter de nombreuses innovations dans ce domaine !
Elephant Robotics
En examinant les technologies robotiques existantes, Joey Song, un étudiant chinois, a eu l’idée en 2016 de concevoir une cobotique accessible à tous. Avec Wu, il a fondé Elephant Robotics dans le but de cibler non seulement les entreprises liées à l’industrie, mais aussi celles liées au commerce et aux services.
Leurs premiers modèles cobotiques en 2018 ont marqué leur différence avec une grande légèreté et une petite taille. Ils ont cherché un design compact qui pourrait s’adapter partout et être confortable dans les mains de n’importe quel travailleur. En plus d’être open-source et compatibles avec le cloud, les robots offrent des commandes très intuitives, que ce soit à la main ou à la voix.
Avec la série Catbot en 2019, Elephant Robotics a voulu proposer son innovation aux acteurs du secteur. Avec leur série MyCobot en 2020, ils renforcent leur gamme de produits en ciblant désormais les entreprises liées aux services, à l’artisanat, à l’art et au commerce, et même les consommateurs. Ils tentent également de viser des entreprises encore plus spécialisées avec leur série MyCobot Pro.
Robotiq
Sur le marché de la cobotique, les innovations ne font pas seulement dans la conception de nouveaux modèles, mais aussi dans la distribution et le déploiement de ses produits dans les entreprises. Robotiq s’est par exemple spécialisé dans la création de logiciel et d’accessoires ergonomiques pour élargir les applications possibles des cobots.
Robotiq propose des composantes plug & play, à savoir des applications installables pour rapidement intégrer les processus et tracker les performances. Ils vendent également une large gamme d’effecteur, d’une visseuse, capteur de force, kit de ponçage à un outil de palettisation complet. Ils misent sur des accessoires pour faciliter le déploiement des cobots et sur les formations pour apprendre aux entreprises le bénéfice de l’automatisation.
Un marché prometteur pour le futur de la cobotique !
Waypoint Robotics
WayPoint Robotics s’est depuis ses débuts en 2017 attaqués à un marché encore peu considéré, celui des robots mobiles autonomes. Mais à la différence des robots de transport de matériaux classiques, leur modèle sont facilement contrôlables, dotés de fonctionnalités de détection augmentée et se dirigent de manière multidirectionnelle. Ils sont ainsi capables de se déplacer d’un point A à un point B tout en évitant les obstacles et les travailleurs.
Les modèles de robot AMR Vector sont ainsi les alliés des travailleurs dans les tâches pénibles de transports de matérieux. Et Waypoint Robotics est parmi les entreprises leaders des innovations sur ce genre de produit.