Derrière le message marketing répandu d’un robot collaboratif “facile à utiliser”, la réalité est souvent plus complexe.
Même si les modèles de cobot les plus récents sont rapidement installables et déployables, cela ne veut pas dire qu’ils s’intègrent facilement dans votre flux de production.
Pour implanter un système d’automatisation dans votre usine, vous devez la penser en interaction avec votre force de travail et vos processus déjà existants.
Voici étape-par-étape comment vous y prendre pour intégrer vos cobots et en exploiter un maximum de potentiel pour votre chaîne de production.
#1 Clarifier votre projet d’automatisation
Dans cet article, on suppose que vous avez déjà choisi et acheté votre robot collaboratif. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez consulter notre article sur le sujet.
Cela veut dire que vous avez déjà une idée sur votre projet d’automatisation et les bénéfices dont vous voulez en tirer. Mais cela ne suffit pas.
Il faut aussi se mettre d’accord sur les conséquences de l’ajout d’un cobot dans votre application, et comment les intégrer avec vos ressources existantes.
Cela implique de se poser certaines questions concrètes :
- Où est-ce que je vais installer le cobot et de combien d’espace je dispose ?
- Qui sera responsable de l’installation et de l’apprentissage du cobot ?
- Est-ce que ces travailleurs ont besoin de formation pour s’adapter à ce nouvel outil ?
- Comment vais-je assurer leur sécurité ?
- Est-ce que j’ai besoin de changer les outils de mes applications existantes ?
- Ai-je les bons accessoires pour faire fonctionner mon robot à son plein potentiel ?
Nous allons répondre à ces questions une après une, pour vous aider à intégrer votre cobot avec succès.
#2 Faire de la place pour le cobot
La première problématique qu’on peut rencontrer en installer un nouveau système d’automatisation est celle de l’espace de travail. La place disponible dans une entreprise de production est souvent optimisé un maximum pour limiter les déplacements inutiles et chaque application a un espace réservé.
Heureusement, les robots collaboratifs sont conçus pour être plus compact et travailler en interaction avec vos employés sans risque. Cela peut réduire fortement la demande d’espace, par rapport à un robot industriel qui est enfermés dans une cage.
Pour autant, l’ajout d’un cobot demande à redéfinir la place du travailleur et des outils dans la cellule robotique. Le cobot peut nécessiter la surveillance et l’intervention régulière des travailleurs. D’un autre côté, les travailleurs peuvent avoir besoin à proximité de leur application pour les assister. Cette interdépendance donne l’opportunité de créer une configuration plus harmonieuse entre les tâches des employés et les machines installées.
Alors comment faire ? Voici quelques recommandations :
- Profitez de l’espace gagné grâce à l’application collaborative pour rajouter de l’espace pour le travailleur.
- Pour fonctionner à pleine vitesse, certains modèles de cobot ont tout de même besoin d’avoir leur espace dédié.
- Selon l’application comme le chargement de machine, le soudage ou le découpage laser, il reste important de garder une certaine distance de sécurité, tout en permettant l’intervention des travailleurs.
- Pour ce qui est des autres applications, un espace ouvert permettra aux travailleurs de rapidement intervenir tout en pouvant effectuer d’autres tâches en même temps.
- Pensez que certaines cobots peuvent être contrôlés et programmés à distance grâce à leur interface.
Les cobots permettent ainsi de rouvrir les chaînes de production, tout en délimitant encore certains espaces de sécurité.
#3 Adapter vos applications
Vous avez une application en tête que vous voulez automatiser ? Dégager de l’espace dans l’atelier ne suffit pas.
Il faut aussi adapter le dispositif de vos applications existantes. Selon la variabilité du flux de production, les types de machines à charger et les matériaux à manipuler, les cobots ont besoin d’aménagement spécifique pour fonctionner.
Cela inclut :
- Si une application nécessite une connexion avec une machine, vous avez besoin de définir des points de communication compatible.
- Pour une application Pick&Place, vous avez besoin de convoyeurs au flux prévisible et régulier.
- Pour une application de chargement de machine, vous aurez besoin d’un support de montage pour adapter la portée du cobot (si celle-ci n’est pas suffisante).
- Pour des applications impliquant des éléments dangereux (soudage, découpage laser), vous devez tout de même créer un espace de travail sûr et isolé. Outre cela, vous devez aussi vous assurer de la connexion avec les outils de soudage, de distribution…
- L’ajout et la programmation de vision intelligente est une bonne option pour améliorer les tâches de tri et assemblage de pièces.
- N’hésitez pas à penser à des robots de déplacement autonome pour porter le cobot rapidement d’une cellule de travail à une autre.
- Dans tous ces cas, n’oubliez pas non plus d’installer sur votre bras robotique l’effecteur approprié à votre application
#4 Choisir la bonne personne pour l’installer
Contrairement aux robots industriels standards, les modèles de cobot courant sont facilement installables et déployables. Cependant, les travailleurs doivent prendre des précautions et savoir bien installer et calibrer les différents outils (choisir la bonne entrée-sortie, bien calibrer le bras). Ils doivent aussi apprendre à manipuler les contrôles et la programmation du robot.
D’où l’importance de choisir la bonne personne pour effectuer cette tâche :
- Un intégrateur professionnel peut vous aider à déployer et implanter votre application collaborative. Mais il peut coûter cher et ne connaît pas forcément vos besoins.
- Un employé de production avec de bonnes compétences techniques peut installer et programmer votre robot avec efficacité. Mais cela suppose de lui faire perdre du temps sur ces tâches courantes.
- Certains modèles de cobot offrent des contenus de formation de grande qualité. Des chargés de manutention peuvent ainsi installer et programmer en suivant les instructions données par le fabricant.
#5 Faire un bilan de sécurité
Les modèles de cobot que vous achetez se plient généralement aux normes de sécurité strictes dictées par ISO 10218 et ISO 10218. Pour autant, estimer les risques de votre application collaborative reste encore impérative. Outre la vitesse et la force du cobot, d’autres outils interagir avec vos travailleurs. Cela suppose de :
- Définir la vitesse d’opération de chaque application, avec ou sans la présence de travailleurs
- Prévoir les points de contact et les collisions possiblement dangereuses pour les travailleurs.
- Évaluer la dangerosité des outils en-dehors du robot, comme l’arc de soudage, les pièces lourdes, les machines à charger…
- Délimiter un espace de sûreté là où les risques de dommages corporels sont les plus grands.
- Configurer les fonctionnalités de sûreté du cobot de manière optimal pour minimiser tout risque.
#6 Former vos équipes
Installé et programmé le robot n’est que le début de l’intégration d’un cobot. Outre ceux qui utilisent et supervisent le cobot, de nombreux autres employés peuvent avoir à interagir avec le cobot. Pour les informer sur leur fonctionnement et les familiariser au protocole de sécurité, vous devez les former en amont du déploiement.
Vous pouvez vous servir de certains outils pédagogiques :
- Les documents et formations fournies par les fabricants
- Des réunions et ateliers pédagogiques organisés en interne ou par votre distributeur
- Des documents produits en interne pour guider vos employés
- Nos contenus de formation pour gagner du temps sur vos process
Voilà, vous savez tout maintenant pour intégrer votre cobot flambant neuf dans vos processus de production. Et si vous avez encore du mal à opter pour le robot collaboratif adapté, consultez notre guide de comparaison !